Depuis déjà une trentaine d’années, des mesures sonores dans les océans australes font apparaître un constat : nos océans sont de plus en plus bruyants. Ces bruits qui se multiplient et s’intensifient sont ceux des activités humaines en mer notamment en lien avec les exploitations pétrolières ou les activités minières. Il a en effet été démontré qu’une seule mine s’entend dans les 500km alentours. Mais on constate également que ces bruits proviennent du trafic maritime. Une étude de janvier 2022 démontre que l’augmentation des transports maritimes de marchandises dans la région australe est source d’un important bouleversement sur l’environnement marin. En effet, le transport maritime aurait triplé en seulement 25 ans dans l’Arctique canadien. Cela concernent autant les mammifères marins (en particulier les baleines) que les oiseaux plongeurs. Concrètement, c’est toute la chaîne animale qui peut en être impactée. Les pollutions acoustiques entraînent des difficultés pour la faune de se nourrir, des difficultés de communication qui peuvent séparer les individus des groupes et peuvent également entraîner de véritables lésions de leurs systèmes auditifs. L’augmentation sonore sous marines peut aussi être source de stress causant une fuite des habitats, des difficultés de localisation des proies et réciproquement des difficultés à éviter les prédateurs…
Cette pollution invisible peut avoir des conséquences dramatiques sur l’équilibre de l’environnement marin et malheureusement, aujourd’hui, très peu de mesures sont mises en place. L’une des solutions prônées par de nombreuses ONG consiste en une diminution de la vitesse des navires dans des zones identifiées comme cruciales pour la faune sous marine. Malheureusement, malgré les recherches de régimes juridiques adaptés, il n’existe aujourd’hui aucune réglementation contraignante sur l’émission de bruit dans les océans. Seules des lignes directrices de l’OMI tente d’encadrer les pratiques depuis 2014, de même qu’une directive-cadre européenne “stratégie pour le milieu marin” de 2008 (directive 2008/56/CE) qui fixe un objectif de diminution d’impact du bruit sur les populations d’animaux marins.
Face à la croissance de l’économie bleue, le constat est sans appel, la recherche de normes internationales limitant notre impact est aujourd’hui plus que nécessaire : affaire à suivre.
Sources :
https://lnkd.in/eunBXrKG
https://lnkd.in/eDYBjU3F
https://lnkd.in/dM7RNRk
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